Les valises...

De retour à Paris depuis quelques jours maintenant... mais les valises ne sont toujours pas défaites...

Il faut dire que la pire chose des vacances, c'est la valise!

Crise d'angoisse au moment de la faire, crise de flemme au moment de la défaire... 

Ok, je suis bien consciente de la chance que j'ai de partir en vacances... mais j'ai beau positiver cela reste insurmontable... souvenirs des baluchons d'enfant de divorcés, des sacs d'internat du dimanche soir... Et qui sait? cette angoisse est peut-être bien inscrite dans mes gènes comme un reliquat de mes ancêtres migrants?

Et cela ne s'est pas arrangé avec l'arrivée des vols "Low-cost", parce que, oui, je suis peut-être radine mais, non, je refuse de payer un supplément bagage en soute: c'est un principe! 

Du coup que l'on parte 1 semaine au ski ou 2 jours à la Bourboule, c'est chacun son bagage cabine... même dans le train.

Alors dans ces conditions, faire sa valise est devenu un acte si complexe qu'il nécessite une concentration extrême et fait appel à tous nos sens et notre savoir: esprit d'anticipation et de synthèse, notion de géométrie dans l'espace, table de conversion des poids et des mesures... et surtout il faut apprendre à parler "l'Easy-jet"! 

Car chez "Easy-jet", ton sac à main est un "bagage cabine"... mais d'où cela vient ça? Tout le monde sait qu'un sac à main est une extension de soi même, pas un vulgaire objet!

Bon, ça j'avais fini par l'intégrer... mais la "dernière" en date est que maintenant, si il y a trop de "bagages cabine", ils t'obligent à le mettre en soute, non pas sur la base du volontariat (je ne serai JAMAIS volontaire) mais sous la contrainte... Alors que tu as tout donné pour faire LA valise parfaite... LA valise optimisée pour passer les contrôles (produits de beauté de moins de 3,4 oz dans les pochettes transparentes, appareils électriques accessibles en un tour de main...) on te demande de la mettre en soute!!!! WTF????!!!!

Et bien là je dis, dommage... ils n'ont pas trouvé la bonne colombe (ni ses petits pigeonneaux, un peu affolés, je l'avoue...) : PUNK IS NOT DEAD!!!

Ils ont eu beau "taguer"* nos valises, essayer de nous les arracher des mains dans la passerelle qui mène à l'avion... menacer de nous refuser l'accès à nos places; JAMAIS ils n'ont eu nos valises! 

Déterminée comme jamais, je les ai eu à l'usure et mon sitting devant le cockpit à fini par payer! 

Ainsi c'est donc terminé notre voyage à Rome, VENI, VIDI, VICI! 

*en langage "Easy Jet" signifie mettre un code barre sur nos valises

From Rome...

Voici quelques petites cartes postales de Rome... bon ok, je l'ai joué feignasse grâce à l'application waterlogue, mais impossible de faire mieux ce jeudi (et comme dirait Musset "qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse")! 

J'étais pourtant partie avec la ferme intention de réaliser "in situ" un carnet de voyage mais le temps m'a manqué.... Il faut dire qu'une méchante gastro a assailli mon plus jeune fils dès le deuxième jour et qu'à la "Dolce Vita" nous avons préféré rejouer un film d'Ettore Scola... faites de gosses qu'ils disaient!

Mais pas de panique, il y a quand même matière à rapporter un petit "travel guide handmade"! A suivre....

Quand la nature reprend ses droits..

Ah, qu'elle est belle la nature... surtout quand elle est rare! 

Rien de plus beau qu'une herbe folle qui pousse dans le bitume... 

Je suis snob, j'assume...

Il faut dire que la nature, j'en ai soupée pendant des années... et nous ne sommes pas vraiment parties sur de bonnes bases toutes les deux... 

Je pose le décor: j'ai une peur phobique des vers de terre, limaces et autres lombrics! 

Ok, ça parait totalement débile, je l'entends bien, mais c'est comme ça... Autant vous dire que toutes mes tentatives de jardinage en pleine terre se terminent par des hurlements et la vision d'un composteur me glace le sang... (dommage, j'adore pourtant l'idée du composteur de terrasse de chez Bacsac...)

Après avoir vécu une partie de mon enfance à la ferme, mon adolescence dans un internat au fin fond de la Dordogne (ambiance "clinique de la forêt noire") le tout dans l'ombre d'une mère quasi-bucheronne, chaussée de cuissardes Aigle et de treillis camouflage... J'ai pris ma décision: je serai citadine!

Mais comme l'âme humaine est tordue, à peine arrivée à Paris, je me suis prise de passion pour les jardins (...et qui plus est, je m'habille chez Aigle)!
C'est bien connu c'est la privation qui crée l'envie! 

Alors suivez-moi dans une petite visite du "Paris sauvage"... direction Le Marais.

Après avoir envahis les puces de Saint-Ouen, en octobre dernier, c'est au tour de Merci d'accueillir une magnifique installation des mauvaises graines jusqu'au 28 avril... (Avec en prime deux petites chèvres naines dopées aux phéromones...). Passage obligé!

Suivi par une pause dej' chez le traiteur marocain du marché des enfants rouges, adossé au potager associatif où commence à poindre la glycine...

Et pour finir visite de l'un de mes lieux préférés de paris, le Musée de la chasse et de la nature...

Confié en 1964 par Malraux à un couple de collectionneurs afin d'en assurer la conservation et l'animation, l'hôtel Guénégaud, abrite ce musée dédié à la chasse... mais attention une chasse soucieuse du respect de la nature sauvage. 

Après une fermeture de deux ans, on le redécouvre en 2007, sous la direction du conservateur Claude d'Anthenaise qui lui insuffle un vent nouveau. Dans un décor magnifique, traité à la manière d'une demeure de collectionneur (ou d'un animal sauvage...) il invite l'art contemporain à s'installer au coeur du musée. 

Dans cette muséographie rien n'est laissé au hasard, des caméras de surveillance en bronze patiné aux détecteurs de fumée cachés dans les plafonds peints; ce souci du détail est une pure leçon de style et de décoration! 

J'aime tout particulièrement le salon du cerf. La sobriété des matériaux et le choix d'un mobilier moderne met en valeur des tapisseries de milles fleurs et autres scènes de chasse qui retrouvent ici, dans cet écrin, une étonnante modernité.

On se sent un peu comme "à la maison" (version haut de gamme quand même), à 1000 lieues des musées répressifs et autoritaires. Ici pas de panneaux "interdiction de toucher", ni de cordelette de sécurité, un simple chardon posé sur un fauteuil vous invite à le respecter.... En outre, le personnel y est charmant et passionné, à l'image du musée.

Mais si je vous parle de ce musée aujourd'hui (...alors que je voulais le faire depuis bien longtemps) c'est qu'il s'y déroule une drôle d'expérience!

Abraham Poincheval, artiste performeur, y vit depuis le 1er avril installé dans le corps d'un ours naturalisé (légèrement amplifié). 

Filmé en permanence par des "web cam" placées à l'intérieur et à l'extérieur de l'animal, vous pouvez suivre ici sa vie en autarcie. Sa démarche est de se mettre, comme l'ours en "hivernation", dans un état propice à la méditation... 

Si vous voulez en savoir plus sur cette performance, le mieux reste encore d'aller lui rendre visite et de lui poser vos questions directement... Ainsi comme Boucle d'or, vous pourrez vous aussi, vous vanter d'avoir parlé à un ours! Dépêchez vous, c'est jusqu'au 13 avril! 

Musée de la chasse et de la nature

62, rue des Archives 75003 Paris

tel: 0153019240

On fait salon?

Paris, la semaine dernière vivait sous le signe de l'Art: Art Paris Art Fair au grand Palais, PAD (Pavillon des Arts et du Design) aux Tuileries et salon Drawing Now au Carreau du temple. 

Vous connaissez mon amour immodéré pour les salons (que j’apprécie seulement vautrée sur un canapé...), la foule et la concentration (voir l'article maison et objet), mais comme ils restent le meilleur observatoire de ce qui se fait en ce moment... j'y suis allée...

Au programme "PAD" et "Drawing Now", j’ai bien essayé de viser le Grand Palais mais la visite de Xi Jimping m'en a définitivement dissuadée!

Le PAD expose un panorama de mises en scène d'arts décoratifs allant de l'art précolombien au design contemporain. 

Je vous propose ma petite sélection de marchands et galeries.

La galerie Negropontes présente une collection de mobilier (signée Hervé Langlais) et de sculptures de verre (Perrin & Perrin) intitulée "hommage à Brancusi", inspirée des photos du père de la galeriste Sophie Negropontes.

La galerie Next Level expose Bina Baitel et José Levi qui revisite le japon avec son jardin zen effet bitume et ses masques de théâtre No en tatami. 

Dans sa très harmonieuse mise en scène, la galerie franco-anglaise "88-gallery" balaye les 20ème et 21ème siècles ainsi que tous les continents avec des pièces des frères Campana, de Kam Tin ou de Pierre Giraudon.

Et enfin la cité de la céramique de Sévres qui revisite son légendaire "Bleu de Sèvres" avec des oeuvres d'Aldo Bakker et cette magnifique statue de Kim Simonsson que je verrais très bien dans mon salon!

Puis direction le "haut marais" pour le salon Drawing Now, ravie d'avoir enfin pu pénétrer dans le carreau du temple enfin réhabilité (j'ai espoir qu'ouvre enfin le terrain de tennis promis aux habitants du centre de Paris, ce qui m'éviterait de courir à Aubervilliers le samedi matin à 9h... ou plutôt de culpabiliser de ne pas courir.... alors que j'ai pourtant payé 2 inscriptions à mes chers enfants!).

Voici donc ma petite revue des galeries à retenir:

Mazel Galerie à Bruxelles qui présente entre autres, les dessins naïfs et colorés de Laurina Paperina et les magnifiques oeufs décorés au Posca par Claire Fanjul (si seulement les cloches pouvaient m'en livrer un...).

La galerie Polaris qui expose Speedy Graphito et qui a fait un bel effort de présentation avec ce papier-peint "toile de Jouy revisitée".

La galerie Bendana-Pinel expose le suédois Thomas Broomé qui paraphrase à merveille ses dessins du quotidien.

La galerie Lara Vinci nous invite dans le cabinet de curiosité de l'illustre Jean-Luc Parant. 

L'espace  JCA De Kok de La Haye présente les impressionnants dessins du projet Panopticum Berlin.

Et enfin, j'ai adoré l'installation du collectif le Gun chez Suzanne Tarasieve. On se croirait au coeur d'une procession del dia de muertos derrière un char hybride empreint des univers de Tim Burton et de Jean Dubuffet....non?

Bon et bien après cela pas facile de se mettre au dessin sans rougir!

dessin guidé par les bonnes idées de Jean Diego Membrive